DES PROGRAMMES CONTRE LES ELEVES EN DIFFICULTE !

Accompagnés d’un discours gouvernemental qui discrédite ce que faisaient les enseignants jusqu’à maintenant, les « nouveaux programmes » se voudraient une réponse à l’échec scolaire. Mais des programmes à présent plus lourds avec 2 heures d’enseignement en moins par semaine peuvent-ils permettre de relever ce défi ? Mais des programmes qui prônent surtout le « par coeur » et qui s’appauvrissent de leur dimension culturelle ne risquent-ils pas d’accroître le découragement et les inégalités entre élèves ?

On imagine que s’attaquer à cet échec scolaire persistant nécessiterait un plan spécial avec des outils pédagogiques spécifiques. Ils sont totalement absents de ces programmes. On aurait pu penser aussi que ces « nouveaux programmes » devaient s’appuyer sur un bilan des précédents qui datent de 2002 seulement ; eh bien non !

Pire encore, ces programmes introduisent une logique redoutable : peu importe les moyens (d’ailleurs insuffisants) et les méthodes pour les mettre en œuvre, seule compte l’obligation de résultats, à partir de nouvelles évaluations nationales en CE1 et CM2 au contenu discutable, qui seront publiés. Couplée à la suppression progressive de la carte scolaire, cette mise en concurrence entre les écoles peut sonner le glas du service public d’éducation…

20 organisations (syndicales, associations, mouvements pédagogiques) demandent un moratoire sur ces programmes du primaire et demandent à Xavier Darcos de surseoir aux programmes et de " prendre le temps d’une consultation".

Franz EHRHARD